Le projet de budget 2026 présenté par Sébastien Lecornu prévoit 7,1 milliards d’euros d’économies dans le domaine de la santé.
Voici les principales mesures annoncées , je les ai trouvé en consultant plusieurs journaux1:
- Gel des pensions de retraite et des prestations sociales (allocations familiales, RSA, AAH, minimum vieillesse, etc.), habituellement indexées sur l’inflation2, ce qui représente une économie de 3,6 milliards d’euros. Soit 3.6 milliards d’Euros en moins dans les proches des familles, des retraités à petite retraite, des précaires3 , des handicapés. Ces euros étaient dépensés dans l’économie réelle, c’est une erreur pour rester poli. Pendant ce temps ceux et celles qui ont des revenus avec de la financiarisation gagnent encore plus !
- Augmentation du reste à charge pour les patients : doublement des franchises médicales (de 1 à 2 euros sur les médicaments, actes paramédicaux et transports sanitaires) et des participations forfaitaires (de 2 à 4 euros sur les consultations, examens radiologiques et analyses biologiques). Les plafonds annuels passeront de 50 à 100 euros par patient, et de nouvelles participations seront instaurées pour les consultations chez le dentiste et les dispositifs médicaux. Ces mesures devraient rapporter 2,3 milliards d’euros. Et seront payées par les millions de Français qui n’ont pas de mutuelle complémentaire (voir plus loin).
- Limitation de la durée des arrêts maladie : un premier arrêt sera limité à 15 jours en médecine de ville et à un mois à l’hôpital, avec obligation de mentionner le motif pour faciliter les contrôles. Ces mesures seront terribles pour les malades a affectation longue (psy par exemple) et qui travaillent tant bien que mal et vont devoir subir ces mesures. Et pourquoi limiter à 15, et pas 14 ou 16 ? ce chiffre couperet est sans rapport avec les pathologies qui peuvent agir sur de plus longues périodes.
- Réduction des indemnités journalières pour les affections longue durée non exonérantes (passant de 1 095 à 360 jours sur trois ans). Une ALD non exonérante, c’est certains types de maladies. La mienne la bipolarité est exonérante et à vie.
- Transfert de certaines dépenses vers les complémentaires santé, avec une contribution de 2,05 % due par les complémentaires santé, pour un milliard d’euros de recettes supplémentaires. On n’a pas de détail la dessus. Je me demande ce que ça va être. Et on peut être sûr que ces mutuelles vont augmenter leur cotisations.
- Ciblage des dépenses sur les médicaments, les dispositifs médicaux et la lutte contre la fraude pour améliorer l’efficience du système de santé. Sur les médicaments ? pourquoi ne pas passer à la délivrance à la durée : si le traitement est pour 10 jours pourquoi avoir des plaquettes de 30 cachets? dans d’autres pays européens c’est fait .
On sait que ce sont les professionnels de santé qui fraudent plus que les patients. Des exemples font la chronique comme ces cabinets dentaires qui faisaient des opérations degeulasses ou fictives sur des patients. Etait-ce les patients qui fraudaient ? Par contre un autre exemple : les faux arrêts-maladies , là c’est une fraude par le patient et le fabriquant du vrai-faux arrêt maladie.Mais ça représente quel % du total de cette fraude ? Et que dire du fameux travail au noir qui ne paye aucune cotisation mettant ces travailleurs dans le risque. Je serai très attentif à ce sujet : ce travail non soumis à charges est une saloperie dans un pays moderne.
- L’Ondam (objectif national de dépenses de l’Assurance maladie) ne progressera que de 1,6 %, soit bien moins que l’augmentation naturelle des dépenses liée au vieillissement de la population (+4 % par an).

Ces économies s’inscrivent dans un effort global de réduction du déficit de la Sécurité sociale, passé de 23 milliards d’euros en 2025 à un objectif de 17,5 milliards en 2026. Il faut savoir que la santé c’est 16% du budget de l’état. On comprend l’idée : réduire le volume de ces budgets sociaux ou de maladie , va réduire la dette. Mais on demande aux plus pauvres et aux malades de faire l’essentiel du chemin. Moi comme beaucoup de gens, j’aimerai comprendre OU VA l’argent public dans la santé ? Est-ce ce que des gens sont trop payés à rien foutre ? Surement , mais combien ? Est-ce que les organismes de santé achètent des trucs trop chers et sont les victimes d’une sous-traitance qui se porte trop bien ? Est-ce que des dépenses sont injustifiés ? Je ne sais pas. Mais j’aimerai savoir. On sait aussi que dès 40 ans les gens ont des pathologies qui deviennent multiples. Et que ces pathologies en hausse ont un cout , mais les malades sont ils coupables ? (oui s’ils fument , ou boivent).
Conséquences pour les patients sans complémentaire santé ( solidaire ex-cmu , ou mutuelle d’entreprise, ou personnelle)
- Reste à charge accru : Le doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires signifie que chaque consultation, boîte de médicaments ou acte paramédical coûtera plus cher. Par exemple, une boîte de médicaments à 1 € de franchise passera à 2 €, et une consultation chez le médecin verra sa participation forfaitaire passer de 2 € à 4 €. Le plafond annuel de reste à charge passera de 50 € à 100 €, ce qui peut peser sur le budget des ménages, surtout pour ceux qui ont des besoins fréquents de soins avec des pathologies longues ou à fréquences, ou une santé fragile. La aussi ces personnes là n’ont pas choisi d’être malades. Je rappelle que cette mesure va toucher les millions de gens qui n’ont pas de complémentaire solidaire (ex-CMU) ou de mutuelle qui remboursent ces forfaits.
- Accès aux soins : La limitation des indemnités journalières pour les affections longue durée (comme la dépression légère, trouble psy non suivi par un spécialiste ou les troubles musculo-squelettiques) pourrait inciter certains patients à reprendre le travail plus tôt, par crainte de perdre leurs revenus. Et cette reprise va jouer sur ces pathologies le rendant plus longue et in fine plus couteuse en terme de soins.
- Contrôle renforcé des arrêts maladie : Les patients devront justifier plus précisément leur arrêt, ce qui peut compliquer les démarches administratives et générer du stress, notamment pour les maladies chroniques ou les troubles psychologiques. Et le médecin aura plus de travail: il devra décrire les raisons de l’arrêt et de sa répétition.
- Participation nouvelle : Les consultations chez le dentiste et certains dispositifs médicaux (comme les prothèses) ne seront plus entièrement remboursés, ce qui peut dissuader certains patients de se soigner, surtout pour les soins coûteux. C’est un peu con après qu’on ait crée le ZERO RESTE A CHARGE sur les dents : https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/soins-protheses-dentaires-optique-audition/consultations-soins-protheses-dentaires/soins-dentaires-comprendre-le-100-sante
Contexte global: la dette.
Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de réduire le déficit de la Sécurité sociale, mais les acteurs du secteur (syndicats, fédérations hospitalières) alertent sur le risque d’une dégradation de l’offre de soins et d’un accroissement des inégalités sociales de santé… et des risques sur la santé des gens qui vont éviter de se faire soigner.
Ces économies interviennent alors que les besoins augmentent avec le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques et des troubles psy. Le débat parlementaire pourrait amender certaines dispositions, mais l’orientation générale reste celle d’une maîtrise stricte des dépenses… alors que de très gros effort devraient être fait dans la prévention et depuis quelques années on a rajouté des rendez-vous de prévention pour les jeunes et moins jeunes : https://www.ameli.fr/assure/sante/mon-bilan-prevention/mon-bilan-prevention-entre-18-25-ans. C’est essentiel : prévenir , c’est mieux que guérir.
Prenons l’exemple d’un patient atteint de maladie X , une affection longue durée (ALD) non exonérante (c’est-à-dire qui ne donne pas droit à une prise en charge à 100 % pour tous les soins liés). Il n’existe pas de liste précise les détaillant. On ne sait pas quelles ALD sont non exonérante, c’est une surprise qui tombe sur le dos du patient. Mais Google m’indique : Le glaucome, l’arthrose, l’hypothyroïdie, l’épilepsie. Il y en a surement d’autres.
Je ne connais pas ces maladies et leurs conséquences , je vais rester général dans ce que j’écris là. Désolé cher lecteur si ta pathologie est concerné, peut-être que tu ne le sais pas.
En résumé, ce projet de budget risque d’alourdir la charge financière et administrative pour les patients en ALD non exonérante, tout en compliquant le travail des soignants. Les économies réalisées sur le dos des maladies chroniques pourraient, à terme, coûter plus cher au système de santé en raison de complications évitables.
En France, environ 3 millions de personnes (soit près de 5 % de la population) n’ont pas de complémentaire santé, malgré la généralisation des contrats d’entreprise depuis 2016. Tout simplement par ce qu’il sortent du modèle « CDI en entreprise« .
Profil des personnes sans complémentaire santé
- Situation socio-économique : Il s’agit principalement de personnes à faible revenu : travailleurs précaires, chômeurs, inactifs ou bénéficiaires de minima sociaux (RSA, ASPA pour les vieux), auto-entrepreneurs avec faibles revenus.
- Âge : Une partie importante est composée de jeunes adultes (18-30 ans), souvent en recherche d’emploi ou en situation de précarité.
- Accès aux droits : Environ 50 % de ces personnes pourraient prétendre à la Complémentaire santé solidaire (CSS, ex-CMU-C et ACS), mais ne le font pas, souvent par méconnaissance des dispositifs ou par non-recours (taux de non-recours estimé entre 34 % et 45 % pour la CMU-C). https://www.latribune.fr/economie/france/mutuelles-3-millions-de-francais-n-ont-toujours-pas-de-complementaire-sante-812950.html
- Le seuil (pour la CSS payante) est de 13 957 pour une personne, soit 1163 € par mois4 de revenu net. C’est en dessous du seuil de pauvreté.
- Santé : Ces personnes sont plus susceptibles de renoncer aux soins en raison du reste à charge, et déclarent plus souvent être en mauvaise santé.
Pourquoi n’ont-elles pas de complémentaire ?
- Précarité financière : L’impossibilité de payer une cotisation, même modique, est le principal frein. Par exemple , je paye 23€ chaque mois pour toucher la CSS (ex-cmu) car je dépasse le seuil de gratuité, mon revenu étant de 1033€ d’AAH. Pour certain c’est peu être trop.
- Absence de couverture collective : Elles ne bénéficient pas d’une mutuelle d’entreprise (car sans emploi, auto-entrepreneur ou en emploi précaire avec CDD multiples ) et ne sont pas toujours informées des aides existantes (CSS).
- Non-recours aux aides : Beaucoup ignorent qu’elles peuvent bénéficier d’une complémentaire gratuite ou à tarif réduit via la CSS. Ils n’ont pas cherché l’information, et ne savent pas qu’ils ont des droits.
Ces 3 millions de personnes sont donc particulièrement vulnérables face à la hausse des restes à charge et aux nouvelles mesures d’économies dans la santé prévues par ce budget qui j’espère sera amendé par l’assemblée nationale.

Cher lecteur habitué de mon blog ( tu n’est pas nombreux5) tu comprend que je suis en colère contre cette idée de budget, alors qu’on a jamais autant exonéré sur les cotisations sociales, jamais autant aidé les entreprises , et autant réduit les impôts des plus nantis.
.
- je suis abonné à : Le Monde, Liberation, Le nouvel Obs, Le Parisien, Le Figaro , Franc-Tireur, Charlie-Hebdo et courrier international. ↩︎
- l’inflation a baissé, mais quand même. ↩︎
- il serait intéressant de voir où ces gens dépensent leur maigre argent avec l’irruption de plate-formes comme TEMU et autres. ↩︎
- c’est mon cas et je m’en sors par ce que je suis dans un logement social avec APL. ↩︎
- dans le meilleurs des cas : 55. ↩︎