Edouard Philippe est allé sur RTL il y a quelques jours. Il a expliqué que les 35 heures étaient une mauvaise chose, et qu’il fallait qu’on fasse quelque chose et à parlé de liberté.

Je ferai en sorte qu’on travaille plus longtemps dans la semaine, dans l’année et peut-être dans la vie, souligne l’ancien locataire de Matignon. Les 35 heures ont été une très mauvaise idée mais je ne suis pas sûr que réintroduire les 39 heures serait une meilleure idée. Je pense qu’il faut laisser de la liberté aux Français.”

Il pense que pour les moins de 30 ans (ah et les autres ? serait-ce un pénible âgisme? ) peuvent avoir envie de travailler plus pour gagner plus, et il faut donc leur donner la liberté de choisir. Mais on est dans une entreprise avec un lien de subornation et avec d’autres collègues , où est la liberté dans un tel contexte ? si un salarié décide de ne pas travailler plus , sera-t-il mal vu par ses collègues “+” si son travail est nécessaire au leur : cela peut créer du conflit et de la jalousie en plus d’être mal vu de l’employeur. On voit ici que ce concept de liberté est flou voir fumeux.

“Dès lors qu’on va leur dire qu’il va falloir travailler plus longtemps, plus nombreux et qu’en travaillant plus on va pouvoir régler un certain nombre de problèmes et donc mieux gagner sa vie d’une certaine façon, il faut leur laisser le soin de s’organiser pour ça.”

Le seul truc juste dans son propos est “plus nombreux” : cela veut dire qu’on doit trouver un emploi pour les chômeurs, et résoudre le problème des emplois non pourvus, qui sont au nombre de 485 000 selon la Dares. Et si ses emplois sont non pourvus ce n’est pas forcément la faute des chômeurs : ils sont à peu près au même taux dans tous les secteurs et suivent la même évolution.

On découvre que ces emplois vacants sont surtout à 40% dans les petites entreprises : “Le taux de vacance dans les petites entreprises est près de trois fois supérieur à celui des entreprises de plus de 10 salariés. Dans la construction ou l’hébergement-restauration par exemple, les entreprises de 1 à 9 salariés représentent près de deux tiers des emplois vacants, contre à peine plus du tiers des emplois occupés. Dans les petites entreprises, les emplois vacants correspondent plus fréquemment à des emplois nouvellement créés et moins souvent à des postes inoccupés.

Ici pas de problème de liberté , pour les moins de 30 ans. Il s’agit un problème d’offre , ici présente et de demande elle aussi présente : les chômeurs veulent travailler. Mais si l’offre est à un endroit où la demande correspondante n’existe pas ? et si l’offre est trop faible (salaire, avantages…) par rapport à d’autres ? Il y’a toutes sortes de problèmes possibles : salaires trop faibles, distance trop éloignée/absence de transports publics, horaires pas compatibles, formation requise qui n’est pas produite sur le bassin d’emploi.

Monsieur Edouard Philippe devrait s’intéresser à ces problèmes d’emploi vacants au lieu de faire travailler plus ceux qui ont déjà un emploi et sortir le totem “liberté” qu’on doit associer au fait que la liberté des uns s’arrête ou commence celles des autres.

By Rva

2 thoughts on “Edouard Philippe et la Liberté au Travail”
    1. s’il espère comme ça récupérer les voix des salariés qui votent RN désormais, c’est raté : les heures supplémentaires sont déjà défiscalisées et on ne voit pas de demande d’en faire plus dans ce domaine. On a plus un taux d’emploi qui pose problème on est 8% en dessous de celui de l’Allemagne, et presque pareil de l’UK. En fait on est juste le + haut des pays “latins” : s’il s’était limité au “plus nombreux” ça serait plus intelligent… et bien moins démagogique et ferait travailler l’intelligence du pays. Mais ça demande de s”attaquer au problème des chômeurs de longue durée, aux gens qui restent au RSA des années (on commence à avoir des données sur ce dernier point). Et ça ça parle moins à l’électeur RN a convaincre qui est plus qu’égoïste.

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